Vacances en Crète
Du 17 au 27 avril. Après une escale à Athènes, j’arrive à Héraklion. En sortant de l’aéroport, je me rends à mon hôtel, puis au port. La forteresse vénitienne est très belle. L’atmosphère du port me plaît, vivante mais sans excès d’artifice. Ensuite, je pars visiter la ville. Déception : je tourne sans trouver de bons sujets à photographier. Rapidement, l’envie de prendre la mer s’impose. Je me renseigne et prends un billet pour Santorin.

Le port d'Héraklion. Crète 1996. Au fond la forteresse vénitienne
J’irai dans deux jours. Demain, je me consacre aux fouilles de Knossos. Le site est vaste, aménagé pour les visiteurs. Les reconstructions de l’archéologue Evans surprennent, parfois trop voyantes. Mais les fresques, les colonnes rouges et noires, et l’ampleur du palais gardent leur force. Je marche longtemps parmi les ruines, entre groupes de touristes et passages plus calmes où le vent seul circule. Knossos. Intéressant, mais finalement pas très photogénique. Je préfère les paysages alentours. Je quitte le site pour marcher un peu à travers champs et collines. Là, l’œil trouve davantage de sujets.
Départ en bateau pour Santorin. L’arrivée est grandiose : la caldeira s’ouvre d’un coup, immense, avec ses falaises abruptes. Les villages blancs perchés au sommet paraissent irréels. Surprise totale, je n’avais rien anticipé de ce spectacle. Je me promène dans les villages. C’était en 1996, il n’y avait presque personne. Les ruelles blanches, les églises aux coupoles bleues, le silence et la lumière : l’impression d’un décor intact, encore préservé. Je me promène dans les villages. C’était en 1996, il n’y avait presque personne. Les ruelles blanches, les églises aux coupoles bleues, le silence et la lumière : l’impression d’un décor intact, encore préservé. Je fais des photos. Ciel bleu, murs blancs, ambiance crétoise. La sirène du bateau retentit : il est temps de redescendre vers la crique. Retour en mer. La lumière baisse, le vent se lève. Depuis le pont, je regarde s’éloigner les falaises sombres et les villages suspendus. L’image de Santorin reste gravée, nette et irréelle à la fois.
Le lendemain, je pars pour La Canée. Dès ma descente du bus, je me sens bien. L’atmosphère est différente, plus accueillante. Les ruelles, les maisons vénitiennes, le port animé : tout me parle immédiatement. Je sens que ce sera ma meilleure étape en Crète: Je me balade dans les petites rues, je longe le port. Tout est à taille humaine. Je m’arrête dans une taverne au bord de l’eau, où l’on me sert un repas simple : des rougets grillés. Moment parfait, sans rien d’artificiel, juste la mer, le poisson et la lumière. Le soir tombe, je rentre à l’hôtel. C’est hors saison : j’ai une chambre-appartement pour un prix dérisoire.
Après une bonne nuit de sommeil et un solide petit-déjeuner, je suis prêt pour une longue marche vers le monastère de Moni Katholiko. Le taxi me dépose au départ d’un chemin qui descend vers la mer. La marche est longue, le sentier paraît interminable sous le soleil. Je me demande si le chauffeur sera bien là, au retour, à m’attendre. Au fond d’une gorge, les ruines du monastère apparaissent soudain. Très belles, en pierres rosées qui se détachent sur la falaise grise. Le contraste de la roche, du ciel et de ces vestiges isolés donne une impression de grandeur perdue, hors du temps. Au bout de la gorge, la mer. Je reste un moment face aux vagues avant de reprendre le chemin du retour. Le taximan est bien là, fidèle au rendez-vous. Soulagement. Il est temps d’aller déjeuner.
Dans une petite taverne, à l’ombre d’une treille, on m’apporte du pain encore tiède, de l’huile d’olive fruitée, des tomates gorgées de soleil et du fromage de chèvre. Puis viennent des calamars grillés, simplement arrosés de citron. Un verre de vin blanc frais accompagne le repas. Rien de sophistiqué, mais l’essentiel est là : saveur, lumière et silence. alentours de la ville. Je traverse un petit village tranquille, avant de rejoindre le monastère de Panagia Kera. L’église est simple et austère, construite en pierre brute. Sa façade, avec ses trois pignons accolés, attire le regard : une silhouette unique, rare en Crète. À l’intérieur, les fresques byzantines se découvrent dans la pénombre, encore vivantes malgré les siècles.